Des militants de Greenpeace bloquaient, mardi 6 avril dans la matinée, un convoi de déchets nucléaires à destination de la Russie et qui devait quitter dans la journée l'usine Eurodif (Areva), sur le site nucléaire du Tricastin.
Trois activistes se sont enchaînés, vers 8 heures, à la voie ferrée qui mène du site à la gare de Pierrelatte dans la Drôme. Les militants, arborant des tee-shirts "la Russie n'est pas une poubelle", ont également démonté la voie ferrée sur plus de 20 mètres.
AREVA EN APPELLE AU JUGE DES RÉFÉRÉS
A la suite de cette action, des filiales d'Areva ont demandé au juge des référés du tribunal du Havre d'interdire par avance les manifestations de Greenpeace contre des transferts de matières nucléaires prévus prochainement par le port du Havre vers la Russie. "La loi pénale, qui agit a posteriori, ne suffit plus", a ajouté Me Alexandre Gaudin, au nom d'Eurodif et TNI, filiales d'Areva. L'avocat de Greenpeace, Me Alexandre Faro, a estimé que cette demande à laquelle le juge doit répondre dans l'après-midi visait à "museler" les organisations antinucléaire.
"Jamais Greenpeace n'a empêché un train ou un bateau de partir", a-t-il souligné en évoquant de simples "retards". Le 16 février, des militants avaient déjà bloqué toute la journée la sortie d'un convoi d'uranium d'Eurodif destiné à la Russie. A la fin mars, le tribunal de grande instance de Rennes a débouté le groupe laitier Lactalis, qui demandait l'interdiction, par avance, d'actions de blocage de producteurs laitiers.
(Le Monde, 06/04/2010)